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27 novembre 2008

LES FREGATES TAIWANAISES

Un non-lieu a été rendu par la justice française dans cette affaire. Revenons en arrière. Cela débute à la fin des années 80, à une époque de tension entre Taipeh et la Chine. Les Taïwanais, lancés dans une course aux armements contre la Chine, sont intéressés par des navires de surveillance français, mais aussi par des avions, des sous-marins et des missiles. Des visites officielles ont lieu. L'affaire est sur le point d'aboutir, lorsque François Mitterrand, qui ne veut pas provoquer Pékin, oppose son véto. Le marché passe du public au privé, et c'est Thomson qui reprend l'affaire, tandis que la China shipbuilding co devient son interlocuteur. Le montant des ventes réalisables dans le domaine de la défense est juteux. En 1991, un contrat de vente de six frégates d'un montant de 1,6 milliards d'euros est signé. C'est l'opération Bravo. Un article stipule que l'on ne doit recourir à aucun intermédiaire ni aucune commission. Plusieurs réseaux d'influence ont pourtant été impliqués : celui de mr Wang, qui agit pour le compte de Thomson, et celui de mme Liu, influente auprès de la Chine populaire. En 2001, la Suisse informe la justice française de l'existence d'importantes commissions sans doute liées à ce contrat, toujours placées dans le système bancaire helvétique et saisies. Mr Wang a pour mission de les distribuer. C'est une somme de plus de 100 millions de dollars. Roland Dumas affirme avoir été informé de rétrocommissions. Une information judiciaire est ouverte à Paris. Thales, qui a remplacé Thomson, se constitue partie civile, Taïwan de même, demandant 599 millions de dollars de dommages et intérêts. La procédure vise les rétrocommissions interdites par le contrat, et les suspicions sont dirigées ver Mr Wang. Il y a un supplément de prix de livraison des frégates important qui n'est pas expliqué par les dirigeants de Thales. Les autorités taïwanaises pensent que cela correspond à des rétrocommissions à tous les échelons. Ils accusent Mr Wang d'avoir corrompu un haut fonctionnaire. Un autre officier a été assassiné. Mr Wang quitte Taïwan avec sa famille. Un mandat d'arrêt est lancé contre lui, mais on ne parvient pas à le localiser. Il semble même qu'il ait obtenu des passeports par l'intermédiaire de Thomson. Il aurait touché 500 millions de dollars. On n'a pas pu identifier les bénéficiaires des autres commissions. L'enquête s'est heurtée au secret-défense. Tous les ministres de l'économie et des finances se sont opposés à ce que les magistrats instructeurs aient accès aux documents. Un non-lieu a été rendu. La justice helvétique va reprendre le dossier. Les commissions restent bloquées, mais mr Wang les réclame. Si Taïwan récupère les fonds, ce sera la fin de la procédure d'arbitrage. Si l'argent est rendu à mr Wang, l'état français peut être condamné à verser de lourdes indemnités, et dans ce cas, c'est le contribuable qui paiera.

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