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31 décembre 2008

L'EUROPE ENERGETIQUE ET LE GAZ

La dépendance énergétique de l'Europe a augmenté. Elle est passée à 54% en 2006. Sa production d'énergie a baissé de 9%, tandis que sa consommation continuait de croître jusqu'en 2007. Les importations ont augmenté de 29%. La production d'énergie fossile a fortement baissé, elle est maintenant au troisième rang derrière le pétrole et le gaz naturel. Son extraction de gaz diminue, alors que la demande s'est accrue. 61,5% du gaz est importé, à la Russie, l'Algérie et la Norvège principalement. On l'utilise pour fabriquer de l'électricité, pendant que la part nucléire stagne. Cela entraîne une dépendance aux importations et aux variations de prix. Le gaz transite essentiellement par gazoduc. Les pays importateurs cherchent à diversifier leurs sources et promeuvent le transport par méthaniers, sous forme liquide, plus moins chère à stocker et acheminer. Jusqu'à 2000, la baisse des prix du gaz avait entraîné la signature de contrats de distribution à long terme, et donc la construction de gazoducs. Cela garantissait le prix final, mais enchaînait les pays importateurs.
Il y a maintenant multiplication des contrats à court terme, avec de nouveaux fournisseurs, grâce au gaz à l'état liquide. Il pourrait représenter 38% du marché d'ici à 2020. Ces nouveaux contrats répondent plus aux exigences de la concurrence, mais le prix du marché est indexé sur celui du pétrole, très instable.

La dépendance est identique chez les pays exportateurs : plus de 80% de la production de gaz russe et algérienne est vendue à l'Europe. Certains tentent de devenir fournisseurs de la Chine et distributeurs finaux en Europe. Gazprom construit même des gazoducs concurrents à ceux des Européens. A terme, ils deviendraient concurrents de GDF-Suez sur le marché français, et commercialiser 10% du gaz consommé en France. Ils pourraient augmenter le prix du gaz aux autres distributeurs. Il est également possible à moyen terme que les pays exportateurs s'organisent en cartel, comme les producteurs de pétrole. L'Europe quant à elle a démantelé ses monopoles historiques, plutôt que de les doter de nouvelles unités de production. Elle aurait pu engendrer une entreprise énergétique unique garante d'un service public européen. Elle ne l'a pas fait.

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31 décembre 2008

LES DEMOCRATES VONT-ILS RESTER AU POUVOIR ?

Franklin Roosevelt a ouvert le pouvoir aux démocrates pour toute une génération. Ronald Reagan l'a largement donné aux républicains. Barack Obama est certes un candidat exceptionnel. Il n'est pas certain qu'un futur candidat démocrate aie le même charisme. Il a déclaré : "Ronald Reagan a eu une influence bien plus profonde que Bill Clinton sur l'ensemble du pays." Reagan a inauguré l'ère du néo-libéralisme instaurant la dérégulation, prônant moins d'état tout en faisant exploser le budget de la défense. Mr Obama a remporté les élections, en produisant des effets à long terme sur les résultats démocrates. La crise actuelle l'a beaucoup aidé. Il a tout d'abord rallié les jeunes, et c'est 66% des suffrages de toute une génération, qui continuera de voter démocrate dans un pays où l'on opère ses choix politiques très tôt. Même résultat avec la population hispanique, qui représentera 20% de la population en 2020 (elle a été effrayée par la politique républicaine vis-à-vis de l'immigration). Il a gagné des bastions républicains à forte démographie, tandis que les fiefs démocrates traditionnels en ont une faible (ils vont ainsi perdre de grands électeurs). La vieille génération, qui vote traditionnellement à droite, est en train de s'éroder. Il n'est pas sûr que les baby-boomers votent en majorité républicain. Il a convaincu les indécis et les modérés. Il a gagné du terrain auprès des diplômés.

Cette victoire peut aboutir à une réorientation de la politique américaine vers un état plus fort. Il a annoncé une relance budgétaire et une aide à l'industrie automobile. Ceci est loin des objectifs républicains, qui sont la baisse des impôts et la réduction des dépenses sociales.

31 décembre 2008

JERSEY PARADIS FISCAL

Sur cette île, on ne s'est pas préoccupé de la déclaration de mr Sarkozy qui désire lutter contre les paradis fiscaux. Situé à 20km des côtes françaises, rattaché à la couronne britannique, ce territoire peut se vanter d'un PNB qui en fait le troisième pays le plus riche du monde. Pour faire face à la concurrence, Jersey a supprimé sa taxe de 10% sur les sociétés étrangères. Elle crée les conditions favorables pour attirer les fonds spéculatifs. Les financiers disposant de fonds peuvent désormais miser sur les marchés à risque par le biais d'une shell company, sans qu'aucun contrôle soit exercé. Jersey pratique également le trust, opération qui permet de soustraire au fortune au fisc ou à son conjoint.
Une taxe de 3% sur les biens et les services a été créée pour compenser la suppression de la taxe sur les sociétés étrangères. Elle s'applique aux médicaments, mais pas au fioul pour les yachts. Cette taxe a entraîné un fort mécontentement dans la population, qui n'a qu'un seul organe de presse, et pratiquement aucune culture syndicale. Les officiels se défendent d'être un paradis fiscal. Ils déclarent être un territoire fiscalement neutre. Ils ont signé des accords d'échanges d'informations (pour éviter la fraude avec le fisc) avec plusieurs pays dont les USA. Un accord est sur le point d'aboutir avec la France, dont certaines banques ont pignon sur rue à Jersey. Ils ont chargé leurs interlocuteurs d'annoncer aux élus que "Jersey est un centre financier bien réglementé, qui respecte les règles internationales." Ils soulignent également qu'ils luttent contre le blanchiment des capitaux, et que leurs banques sont une source de liquidités en cette période de crise.
L'impôt à Jersey est de 20% pour tout le monde, sauf pour les riches qui bénéficient d'abattements, voire d'exonérations, et sont incités à faire des dons à la collectivité. En tout cas, les autorités ont fort à faire avec un paradis fiscal. Au cas où un enquêteur relève la trace d'un virement douteux, la société offshore redirige les fonds vers un nouveau compte secret. Cette opération est facturée fort cher, bien sûr, mais elle sauve bien des fortunes.

30 décembre 2008

L'IMMOBILIER EN CRISE

Il y a une hausse continue de la demande de logements. Les classes moyennes elles aussi sont en augmentation constante. Démographie et pouvoir d'achat amènent une progression de 8% par an de l'ensemble mondial. La demande est loin d'être satisfaite, que ce soit dans les pays riches ou les autres. Ceci est renforcé par l'augmentation du nombre de ménages ne comportant qu'un seul adulte. Depuis 2000, la croissance du secteur immobilier dans les pays riches est de 4% par an (avec un pic de 10% en 2001). Ceci a contribué à l'essor de l'économie mondiale, malgré le dégonflement de la bulle spéculative des nouvelles technologies. Le secteur immobilier est le huitième employeur du monde. 80% des postes créés le sont dans le bâtiment.

En France, il contriburait à 18% de la croissance du PIB. Il serait le deuxième moteur de l'économie, et le deuxième producteur de richesse. Aux USA, il représente 15% de l'activité économique. Il y est particulièrement surveillé, car tout repli dans ce secteur "est synonyme de ralentissement dans la croissance et d'augmentation du nombre de demandeurs d'emploi." L'immobilier est essentiel à la consommation et aux dépenses d'équipement. Il représente 20 à 30% de la consommation des ménages. Il progressera encore, car la mise aux normes des bâtiments pour consommer moins d'énergie et être moins polluants amènera de nouvelles dépenses. Un tiers de l'épargne mondiale lui est dédié (70% chez les Français). Ce ne sont pas les ménages qui sont à l'origine de la bulle spéculative, mais les investisseurs et les fonds divers. Plus de 10 000 milliards de dollars y ont été investis par eux les huit dernières années. Il y a conjonction de deux facteurs : primo le désir d'accès à la propriété, secondo le recyclage d'une partie des liquidités de l'industrie financière dans des prêts rémunérateurs accordés aux particuliers. Les hommes politiques ont agité des promesses afin que chacun devienne propriétaire.

Il y a eu la crise des prêts hypothécaires, et celle des CDS, ces assurances garantissant aux banques des remboursements. Des taux directeurs passés de 6,25% à 1% en deux ans ont parachevé la crise, permettant aux banques d'emprunter plus facilement et de prêter plus également. La hausse de la consommation des ménages est indispensable à l'économie américaine (cette consommation équivaut à ses 2/3). Ils ont donc encouragé les ménages à s'endetter toujours plus, malgré l'absence de hausse de salaires. Lorsque les logements construits ont été en surnombre, ils ont encouragé les ménages à faibles revenus à contracter des emprunts. Ceci a amené la crise des subprimes, puis des faillites bancaires. La crise est moindre en France et en Allemagne où de nombreux ménages continuent de louer. Elle est majeure en Espagne, où, comme aux USA, les ménages se sont endettés pour acquérir un bien à l'heure actuelle dévalué, comme cela avait déjà été le cas au Japon.

22 décembre 2008

LES DJIHADISTES REVIENNENT D'IRAK

Des milliers d'hommes des pays arabes se sont rendus en Irak combattre l'armée des Etats-Unis. Ils reviennent dans leurs pays galvanisés par des idées radicales. L'un d'eux dit : "Al-Qaida, c'est plus une idée qu'une organisation." Plusieurs mois avant l'invasion américaine, certains s'étaient déjà regroupés en Irak. La deuxième vague est venue affronter l'armée américaine. Ce sont des islamistes djihadistes, de type afghan. Plusieurs milliers d'entre eux ont été arrêtés par les autorités syriennes ou jordaniennes, et renvoyés en Algérie, en Tunisie, etc, pour y être incarcérés. Il y en a qui sont revenus en Arabie saoudite, en Jordanie, au Yemen. C'est grâce à eux que s'est créée en Algérie la branche magrebine d'Al-Qaida. Depuis l'invasion de l'Irak, le djihad s'étend à la Bosnie, au Tadjikistan et à la Tchétchénie. Ils se tiennent cependant en dehors du conflit israélo-palestinien. Pour eux, se rendre à l'étranger, sur les traces du prophète, constitue une expérience mystique. D'autre part, la destruction d'une armée puissante comme celle des Perses dans le passé, constitue un mythe puissant. La groupe d'Al-Zarkaoui en est devenu le courant dominant. Il n'a fait allégeance à Al-Qaida que tardivement. La nouvelle génération est encore plus radicale que la précédente, et fomente des troubles au Yémen, terre d'accueil des djihadistes. Ce pays, par peur des représailles américaines, a mis sur pied une politique anti-terroriste de façade. C'est avec cette nouvelle génération une escalade de violence et un débordement d'Al-Qaida. Ces jeune pourraient, rentrés dans leurs pays, être tentés de combler le vide politique par la création de nouvelles organisations.

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17 décembre 2008

L'INDE ET LE TERRORISME

L'Inde occupe la seconde place en matière d'attentats, juste derrière l'Irak, avec plus de 1000 personnes tuées par an. L'attentat de Bombay (200 morts, 300 blessés) occupe cependant une place à part. Cela n'a pas entraîné de flambée de violence contre les musulmans. Du point de vue religieux, le pays est une poudrière, et de fréquentes émeutes éclatent à la suite de provocations (82% d'hindous et 12% de musulmans). Cet attentat a amené une unité de la nation. Les politiques n'ont pas stigmatisé la communauté dont est probablement issue cette faction terroriste. Majorité et opposition ont été solidaires. Il n'y a pas eu de négociations, cette fois, avec les terroristes. L'opinion publique est lasse de toute cette violence. D'habitude, les actes terroristes sont liés au Pakistan et au Bengladesh. Cette fois, les Pakistanais participent à l'enquête. Le FBI et Scotland Yard les aident. Cet attentat a bénéficié d'une énorme couverture médiatique. Le gouvernement doit maintenant réagir, et mettre en place des commandos dans les grandes villes. L'Inde est au premier plan de la lutte anti-terroriste maintenant.

15 décembre 2008

OBAMA CONFRONTE A L'IRAK

Il avait promis de mettre fin à la guerre pendant sa campagne électorale. Il ne cesse depuis qu'il est élu de répéter que des dizaines de milliers de soldats resteront en Irak. Il parle de "présence militaire résiduelle". La date butoir convenue avec l'Irak est fin 2011. Obama s'était donné 16 mois pour le désengagement. Cet accord avec l'Irak peut être dans l'avenir modifié. Une présence de 30 à 50 000 soldats, une fois les unités de combat retirées, pourrait y stationner au-delà de 2011. Rappelons que presque 150 000 hommes américains sont présents en Irak. Barack Obama s'est engagé à écouter les conseils de son équipe pour la défense nationale. On peut sans être devin savoir d'emblée que les généraux feront tout pour éviter de mettre vraiment fin à la guerre. En tout cas le désengagement risque fortement de ne pas être total, et de se faire très progressivement.

13 décembre 2008

LA GRECE EXPLOSE

Suite à la mort d'un adolescent dûe à une bavure policière, le pays s'embrase jusque dans les petits villages. Ce sont les jeunes qui manifestent, car ils se sentent délaissés par le gouvernement dans cette situation de crise. Ce sont eux qui les premiers ne sont soulevés contre la dictature des colonels dans les années 70. Aujourd'hui, leurs parents s'endettent pour leur payer des études à l'étranger (afin de contourner le système des universités) et les hébergent, comme en Italie, jusqu'à un âge avancé.
La bavure policière est perçue comme un meurtre par certains. Le mouvement de protestation a été lancé par SMS. Il est soutenu par la diaspora. Le malaise dans la société grecque va grandissant. De nombreux scandales ont touché les institutions, et le manque d'emplois maintient les jeunes, même s'ils sont diplômés, en dehors du système économique et social. Lorsqu'ils travaillent, ils cumulent les heures supplémentaires (et au noir), tandis que le patrimoine familial s'effrite. Toutes ces raisons expliquent l'explosion actuelle. Reste au gouvernement à leur apporter des réponses, en commençant par faire appliquer les lois du travail en vigueur en Europe, puis en mettant sur pied un plan de relance de l'emploi.

12 décembre 2008

RETRAITES PAR CAPITALISATION : LES CONSEQUENCES DE LA CRISE

En Argentine, le général Pinochet a imposé la retraite par capitalisation de manière forcée, sans consulter le parlement ni tenir compte de l'avis de l'opinion publique. La même chose a été faite au Chili, où seuls travailleurs indépendants et certains fonctionnaires ont continué d'avoir une retraite par répartition. En Argentine, les fonds de pension viennent d'être nationalisés. L'épargne restante sera convertie en assurances-vie et reprise jusqu'à épuration par les propriétaires. Les pertes énormes engendrées par la chute boursière sont à l'origine de cette crise. Au Chili, où ce régime prévaut depuis les années 80, une allocation de 120 euros par mois de solidarité assure désormais un minimum retraite. Les deux tiers des retraités n'ont pas le minimum vital. Il s'avère que les dirigeants de ces organismes qui collectent les fonds se sont attribués un tiers de l'épargne pour verser des salaires énormes à leurs dirigeants. Un analyste économique avait préconisé la retraite par capitalisation comme système unique dans les pays émergents. Plusieurs d'entre eux en Amérique latine ont adopté en partie cette formule. Le résultat en Argentine et au Chili est le suivant : la précarité du travail a entraîné un manque d'épargne (certains se retrouvent avec une retraite inférieure à 20 euros par mois), et les femmes sont défavorisées par rapport aux hommes (elles ont une retraite bien inférieure, même si elles ont tout le temps travaillé). Quoi qu'il en soit, avec une retraite par répartition, les salariés auraient plus de 60% du montant de leurs salaires, ce qui est loin d'être le cas. La faillite du système par capitalisation est structurelle : elle est liée à une dynamique de l'emploi et à des capitaux générés par l'épargne qui sont soumis à la loi du marché, et par conséquent à des chutes temporaires espérons-le.

En Europe, la retraite par répartition prévaut. Elle est parfois complétée par la capitalisation. En France, qu'en est-il ? Mr Attali avait proposé d'affilier les salariés français systématiquement aux fonds de pension. La retraite par capitalisation reste minoritaire, malgré les faiblesses de la répartition mise en danger par la baisse démographique. Les retraites par répartition sont revues à la baisse par Mr Balladur. Les assureurs cherchent à capter l'épargne des Français et des entreprises. En 2003, le gouvernement Fillon amène la loi sur l'épargne retraite collective et populaire. Les versements sont exonérés d'impôts et de charges sociales. Les adhérents sont fin 2007 bien moins nombreux que ceux qui souscrivent une assurance-vie, dans un pays où l'épargne est la plus forte de l'OCDE.

11 décembre 2008

AXEL KAHN : L'HOMME, CE ROSEAU PENSANT...

Nous nous différencions peu des animaux par notre patrimoine génétique. Nous sommes pourtant les seuls à connaître ce qui a été dit ci-dessus, et à l'analyser. Il existe des bases matérielles à la pensée ; elle a une histoire évolutive, mais elle n'est pas réductible à cette matérialité qui en permet l'émergence.
Il n'existe pas d'aptitude élémentaire qui différencie l'homme des autres animaux. Notre espèce est dotée d'un ensemble d'aptitudes dont la combinaison aboutit à un niveau de conscience et des capacités mentales sans pareils.
Un animal peut être parfaitement adapté à son environnement. Il n'est pas pour autant nécessaire qu'il ait conscience de l'unicité de son être. Rien d'un point de vue évolutionniste ne peut expliquer l'émergence de la conscience.
Scénario plausible : une capacité d'anticipation est apparue il y a longtemps chez les animaux. Suite à une innovation biologique, un primate et ses descendants passent de 10 à 30 milliards de neurones. Hypothèse : cet enrichissement des connections cérébrales permet l'émergence d'une aptitude nouvelle : ils peuvent désormais utiliser l'expérience instantanée et la mémoire des épisodes du passé pour modifier leurs comportements dans le futur. Ils élaborent des scénarios sur les conditions qu'ils rencontreront demain et se préparent à y répondre.
La conscience de soi devient indispensable à l'efficience de cette stratégie. Lorsqu'un être considère l'avenir, il y voit sa mort certaine. Il s'agit là d'une épreuve structurante pour le processus d'hominisation.
S'il y a un projet d'avenir et que l'on se dispose à y répondre, alors il y a choix. Conscience, religiosité, évidence du choix et naissance de l'action libre sont des conséquences secondaires.
La notion d'homme seul est une absurdité. Pour qu'un homo génétiquement humanisable soit humanisé, il lui faut interagir avec au moins un autre semblable. Cela confère à l'autre une valeur singulière.
L'univers technique créé par les premiers hommes est acculturant, ils sont au contact des symboles et artéfacts produits. Il est probable que les modifications biologiques aient évolué parallèlement. Ensuite l'accroissement culturel aboutit à une masse critique, apte à enclencher une réaction en chaîne, la civilisation évolutive. Ce phénomène accroît à son tour la capacité cognitive et la production technique. Cette amplification des capacité cognitives et culturelles permet de marquer le propre de l'homme.
Homo sapiens est responsable de ses actions. L'homme est le seul en mesure de se fixer le devoir de prendre en compte la souffrance animale, de respecter la diversité biologique, de préserver la planète que nous lèguerons.

Ce livre analyse la notion de l'autre (l'étranger et l'ami), l'homme en tant qu'animal de vérité, la beauté, homo oeconomicus, la liberté, le rire et le pleurer, le bonheur en tant que notions spécifiquement humaines, et propose une définition de l'homme basée sur les études scientifiques les plus récentes.

2 décembre 2008

DIEUX EN SOCIETE (le religieux et le politique) - COLLECTIF (ed Autrement)

Les dieux grecs et la cité (entretien avec JL Durand)

En Grèce antique, le religieux n'est pas séparé du reste de la culture. L'opposition religion/démocratie est issue de notre culture. Tout débat public est soumis en Grèce ancienne à une purification rituelle. Il n'est pas possible d'y être hors religion sans être hors culture. L'apparition de la philosophie ne met pas ce monde en crise. Le mythe est un mode de pensée, la philosophie en est un autre. Si la cité devient démocratie, il y a réarticulation des notions traditionnelles, sans opposition entre logos et muthos.
L'humain chez les Grecs n'est défini que devant les dieux. Ils s'opposent tous deux à l'animalité. La philosophie n'a pas été nécessaire à la naissance de la démocratie. A l'arrivée d'Alexandre, la cité n'est plus le lieu de la culture, on invente les écoles de philosophie. Le religieux se place alors hors de la vie de la cité. Il y a des biens et des maux, pas le bien et le mal. Les dieux assument des catégories de la réalité, ils ne sont pas moraux. L'homme accède au divin lorsqu'il réalise la perfection. Les dieux sont un système de puissances immanentes et transcendantes, ils forment la culture grecque. Le culte gère les rapports entre hommes et dieux. Appartenir à la société pour un Grec passe par la pratique cultuelle. C'est pourquoi politique et religieux sont indissociables. L'espace du citoyen est rituel.

Le modèle biblique par Shmuel Trigano
Le système politique biblique a été ignoré au profit de celui des Grecs. Même le sionisme l'a ignoré. Il est considéré comme une anti-thèse de la démocratie, comme une théocratie qui relevait de l'infra-politique. Sous l'influence de Spinoza, l'Europe latine et chrétienne refoule la "république des Hébreux", tandis que les USA chérissent ce modèle. Il faut analyser l'exercice du pouvoir bien plus que sa symbolique religieuse. La légitimation d'une classe en quête de pouvoir est religieuse. En dernière analyse, il n'y a pas de théocratie biblique, comme en Egypte (rappelons que dans les monarchies, le roi est le médiateur du divin). Dans le modèle biblique, il y a alliance entre Dieu et les hommes. Le cosmique entre en rapport avec le politique, le divin avec l'humain. Il y a séparation entre ces deux derniers. La nature dans cette conception n'est pas divinisée, elle est une création ex-nihilo. L'homme est soi acteur, soit associé. C'est le peuple lui-même qui est lié à Dieu, non un intercesseur. La révélation a été faite à une collectivité. L'alliance politique entre les hommes découle de la première alliance, qui a été sujette à des négociations. Jérusalem est centrée autour du temple. On ne peut la comparer à la cité grecque. Le temple abrite l'arche et le texte de la Tora (nulle statue ; Dieu est irreprésentable). Le temple est la source du pouvoir et de la loi. Le droit hébreux est jurisprudentiel et coutumier. Seule la tribu des Levi qui n'a pas de territoire tient le temple et le culte (elle est dédommagée sous formes de tributs). Depuis très longtemps, les Hébreux avaient une sorte de sénat, les conseils tribaux, fonctionnant de façon indépendante du temple, où le roi n'entre pas (il est confirmé par l'assemblée). Le grand prêtre n'exerce pas le pouvoir politique. Il y a bivalence. Le prophète fait office de censeur. C'est l'alliance qui régit toutes les instances. Ouverte à tous, la Tora est le lieu du consensus collectif. Il y a bien sûr des périodes de dominance d'une des instances, mais le système global ne mène pas à la tyrannie.

L'invention médiévale par Jacques Chiffoleau
Il y a eu au moyen-âge volonté par les clercs de se séparer des laïcs. Ce sont les ordres religieux qui ont les premiers expérimenté le système représentatif d'où émanent nos démocraties parlementaires. Au 11ème siècle, religieux et politique se séparent. Le pouvoir se fractionne et l'église réclame son autonomie. Ce sont les grégoriens qui l'inaugurent en s'appuyant sur le droit romain. Le processus prend effet très lentement. Cette institution qu'est l'église deviendra la matrice de toutes les institutions occidentales. Cela en passe par une désacralisation du monde. Spirituel et temporel se séparent, Dieu intervient de moins en moins de façon directe. Cela permet le développement de la réflexion théologique et philosophique. La redécouverte du droit romain devient un principe unificateur dans la chrétienté latine qui devient un corps mystique, avec Jésus-Christ représenté par le pape à sa tête. Le concept de lèse-majesté produit la procédure inquisitoire. Les hérétiques nuisent à l'humanité par extension. Cette conception dogmatique de la vérité est l'anti-thèse de la démocratie. Naît un nouveau type de lien avec l'autorité, qui est à l'origine de la notion de souveraineté. Au 13ème siècle, les princes revendiquent cette majesté. L'obéissance devient le ciment de l'unité du royaume. Au 14ème siècle, certains utilisent les élections en s'inspirant des Cisterciens, dans la gestion des villes ou la tenue d'états généraux. Plus tard, l'obéissance est battue en brèche à plusieurs reprises avant 1789. Au 14ème et 14ème siècle, c'est l'installation de l'état moderne.

L'héritage de la révolution française par B Backzo
L'église traversait une crise à la fin du 18ème siècle. La nation acquit pendant la révolution une souveraineté illimitée sur le domaine public. En 1790, la constituante supprima la plupart des ordres religieux, suivant l'opinion publique. Il y eut constitution civile du clergé, ce qui fut à l'origine d'une rupture entre l'église et l'état. Les livres religieux représentent les deux tiers des publications avant 1789. De nombreux  traités anti-christianisme paraissaient clandestinement également. On imite Voltaire. Les philosophes désacralisent la mort. La foi se fait moins ostentatoire. Le roi est désacralisé à son tour. Le pouvoir révolutionnaire s'acharne sur tous les symboles de la monarchie et de son caractère sacré. Le sacré est relégué dans le domaine privé, et en même temps s'opère un transfert du sacré vers le profane (notamment le politique). Le conflit entre l'église catholique et l'état révolutionnaire a abouti à une guerre civile en Vendée. On installe d'abord le culte de la raison. Une vague anti-religieuse déferle sur le pays, les tombes royales sont profanées. Tout cela est imposé à la population par une minorité. Robespierre y met fin. Il instaure le culte de l'être suprême. Le politique qui prétend incarner les valeurs absolues et aboutir à la formation d'un homme nouveau se sacralise.

27 novembre 2008

LES FREGATES TAIWANAISES

Un non-lieu a été rendu par la justice française dans cette affaire. Revenons en arrière. Cela débute à la fin des années 80, à une époque de tension entre Taipeh et la Chine. Les Taïwanais, lancés dans une course aux armements contre la Chine, sont intéressés par des navires de surveillance français, mais aussi par des avions, des sous-marins et des missiles. Des visites officielles ont lieu. L'affaire est sur le point d'aboutir, lorsque François Mitterrand, qui ne veut pas provoquer Pékin, oppose son véto. Le marché passe du public au privé, et c'est Thomson qui reprend l'affaire, tandis que la China shipbuilding co devient son interlocuteur. Le montant des ventes réalisables dans le domaine de la défense est juteux. En 1991, un contrat de vente de six frégates d'un montant de 1,6 milliards d'euros est signé. C'est l'opération Bravo. Un article stipule que l'on ne doit recourir à aucun intermédiaire ni aucune commission. Plusieurs réseaux d'influence ont pourtant été impliqués : celui de mr Wang, qui agit pour le compte de Thomson, et celui de mme Liu, influente auprès de la Chine populaire. En 2001, la Suisse informe la justice française de l'existence d'importantes commissions sans doute liées à ce contrat, toujours placées dans le système bancaire helvétique et saisies. Mr Wang a pour mission de les distribuer. C'est une somme de plus de 100 millions de dollars. Roland Dumas affirme avoir été informé de rétrocommissions. Une information judiciaire est ouverte à Paris. Thales, qui a remplacé Thomson, se constitue partie civile, Taïwan de même, demandant 599 millions de dollars de dommages et intérêts. La procédure vise les rétrocommissions interdites par le contrat, et les suspicions sont dirigées ver Mr Wang. Il y a un supplément de prix de livraison des frégates important qui n'est pas expliqué par les dirigeants de Thales. Les autorités taïwanaises pensent que cela correspond à des rétrocommissions à tous les échelons. Ils accusent Mr Wang d'avoir corrompu un haut fonctionnaire. Un autre officier a été assassiné. Mr Wang quitte Taïwan avec sa famille. Un mandat d'arrêt est lancé contre lui, mais on ne parvient pas à le localiser. Il semble même qu'il ait obtenu des passeports par l'intermédiaire de Thomson. Il aurait touché 500 millions de dollars. On n'a pas pu identifier les bénéficiaires des autres commissions. L'enquête s'est heurtée au secret-défense. Tous les ministres de l'économie et des finances se sont opposés à ce que les magistrats instructeurs aient accès aux documents. Un non-lieu a été rendu. La justice helvétique va reprendre le dossier. Les commissions restent bloquées, mais mr Wang les réclame. Si Taïwan récupère les fonds, ce sera la fin de la procédure d'arbitrage. Si l'argent est rendu à mr Wang, l'état français peut être condamné à verser de lourdes indemnités, et dans ce cas, c'est le contribuable qui paiera.

20 novembre 2008

LE PARTI SOCIALISTE FRANCAIS

Le parti socialiste français n'a pas accueilli très chaudement l'élection de Barack Obama, pour cause d'anti-américanisme. Les critiques montent de l'intérieur du parti, pour sa façon de gérer la crise et de contrer le gouvernement Sarkozy. Celui-ci les contourne bien souvent sur leur aile gauche : il annonce des contrôles bancaires, la création d'un fonds public pour intervenir auprès des entreprises en difficulté, le plafonnement des salaires des patrons. Une partie des socialistes se regroupe autour de Ségolène Royal. Le parti socialiste a connu trois défaites d'affilée aux présidentielles, il a été en désaccord avec la majorité sur le traité de Lisbonne, et les dissensions actuelles ont les honneurs de la presse. Les rivalités pour le pouvoir sont inhérentes à la démocratie ; les querelles partisanes nuisent à ce parti, qui a pourtant un rôle essentiel à jouer. La dernière fois qu'il a été au pouvoir, il n'a pas vraiment fait une politique de gauche, abandonnant la réthorique socialiste pour s'allier le patronat, maintenant qu'il est dans l'opposition, il doit redevenir le gardien de valeurs qui soutiennent que le progrès doit s'effectuer pour le bien de tous, dans un partage des richesses qui doit profiter au peuple lui-même.

16 novembre 2008

LES DEFIS D'OBAMA

Le président devra limiter la crise financière. Il aura des difficultés à instaurer la sécurité sociale pour tout le monde. Plusieurs défis l'attendent : maîtrise du budget, réduction de la dépense énergétique, changement climatique, danger de prolifération nucléaire, lutte contre le terrorisme, gestion de deux guerres. Il pourrait faire un geste envers les prisonniers de Guantanamo en fermant le centre. Cinq pays sont au coeur de son principal défi géostratégique : la Turquie alliée, l'Irak, l'Iran, l'Afghanistan et le Pakistan. Nouer un dialogue avec l'Iran, qui menace Israël, serait-il profitable ? Obama l'a suggéré. Le conflit en Afghanistan sera long, la corruption y règne, et les USA sont en échec. Il y a transfert en cours de la base d'Al-Qaida au Pakistan. Il faudra soutenir cette jeune démocratie. Obama et son gouvernement devront définir une nouvelle politique envers les pays musulmans modérés, qui peuvent devenir des alliés contre le terrorisme.

Plusieurs millions d'Américains, même travaillant, ne parviennent plus à se nourrir à leur faim. Le système d'aide sociale ne parvient pas à toucher tous les nécessiteux. Selon les chiffres officiels, 40 millions de personnes se trouvent en situation de précarité alimentaire. Ils contractent des emprunts à un taux exhorbitant pour finir le mois. L'augmentation du prix du carburant, de la nourriture et des frais de santé a engrangé cette situation dans de nombreux foyers pauvres où l'on travaille. L'administration Bush a réduit de façon drastique les dons aux banques alimentaires.
Bush a fait le voeu d'avoir une Amérique pleine de propriétaires. Il a instauré le prêt sans apport personnel, il y a eu ensuite des crédits au remboursement de plus en plus aléatoire, ce qui a conduit à la faillite actuelle. Les saisies immobilières (300 000 par mois) se multiplient, les revenus des portefeuilles d'actions et des plans d'épargne-retraite diminuent, le chômage augmente.
Les USA ont la proportion carcérale la plus importante du monde. Cela coûte cher. Les programmes de mise à niveau des prisonniers ont été abandonnés. La réinsertion est presque impossible.
Ce ne sont que quelques uns des problèmes laissés par l'administration Bush. Si Barack Obama gouverne trop à gauche, il fera peur à une partie modérée de son électorat. S'il gouverne au centre, il décevra les plus engagés. Il prend la direction d'un pays en situation délicate. Le désengagement progressif en Irak sera épineux lui aussi.

12 novembre 2008

LA POLITIQUE ETRANGERE DE L'INDE

l'Inde est entrée dans le club des nations nucléaires, et elle a lancé fin octobre son premier vol inhabité vers la lune, peu après que la Chine ait envoyé des hommes dans l'espace. L'Inde est obligée de prendre en ligne de compte la Chine et les Etats-Unis, et a développé une politique étrangère sur plusieurs fronts. Elle a amélioré ses relations avec les pays limitrophes, dont le Pakistan qu'elle soutient dans sa lutte contre les talibans. Elle vise l'interconnectivité avec les pays d'Asie du sud. Elle a développé des relations avec l'Union européenne, ainsi que la Russie et le Japon, sans négliger les pays émergents comme le Brésil. Elle pratique du lobbying pour ses multinationales et place ses capitaux à l'étranger.
L'Inde hésite à promouvoir une coopération avec les Usa dans toutes les régions d'Asie du Sud. Un projet de gazoduc avec l'Iran, aux fortes retombées économiques, a été remis à plus tard pour ne pas déplaire aux Etats-Unis, soutenus par l'élite. Les Etats-Unis veulent écarter la Russie en tant que fournisseur d'armements, tandis que l'Inde veut acquérir des technologies de pointe ; les intérêts sont divergents. Certains pensent que l'Inde se tournera vers les Etats-Unis pour contrebalancer le poids de la Chine. Reste à savoir à qui l'Inde va acheter ses équipements nucléaires : à l'Europe, moins chère, ou aux Etats-Unis qui ont rendue possible son adhésion au club, bien qu'elle n'ait signé aucun accord de non-prolifération.

La Chine a un taux de croissance plus fort, car le facteur humain (éducation généralisée et accès à la santé) a préparé l'essort. L'Inde quant à elle, plus démocratique, a su éviter les famines que la Chine a connues. Qui l'emportera dans cette course au développement ? La Chine semble mieux placée à l'heure actuelle, mais elle va être victime de la récession américaine. L'avenir nous le dira.

10 novembre 2008

SPECIALISTES EXIT

Qui commente l'effondrement financier ? Les experts et éditorialistes qui nous ont chanté les louanges du système qui est en train de capoter. Certains ont déjà changé de cap, d'autres continuent de soutenir les mêmes idées comme "le libéralisme est le remède à la crise". Celui-ci découle de la dérégulation des marchés. Les Echos affirment : "L'auto-régulation du marché est un mythe idéologique." Certains experts comme Elie Cohen soutiennent maintenant qu'il faut nationaliser, après avoir poussé à la privatisation à outrance et fustigé la gauche en la taxant d'irréalisme. D'autres spécialistes avaient prédit qu'un megakrash n'arriverait jamais. Les propositions d'attali visent à rejoindre le Royaume-Uni dans son libéralisme et sa dérégulation, et à placer l'épargne des Français sur les marchés financiers. Hommes politiques, chefs d'entreprise, experts financiers, tout ce beau monde a discuté sans que la contradiction soit de mise. On touche là aux limites de la démocratie.

9 novembre 2008

AMARTYA SEN : UN NOUVEAU MODELE ECONOMIQUE

Le développement peut être appréhendé comme un processus d'expansion des libertés réelles dont jouissent les individus. Le développement est souvent restreint à sa dimension économique. Il exige la suppression des différents facteurs qui s'opposent aux libertés : pauvreté, tyrannie, précarité. Cette théorie énonce la liberté comme but final du développement. Liberté politique, accès à l'éducation et à la santé sont des éléments constitutifs du développement qui contribuent au développement économique. La liberté d'échanges et de transactions constitue une liberté élémentaire. La croissance est en partie le résultat du mécanisme de marché. L'éradication du travail servile reste un défi à relever. L'absence de libertés économiques favorise le déni des libertés sociales et inversement. L'usage de la liberté s'exerce par la médiation de valeurs sociales, des moeurs et des traditions. Cinq différentes libertés sont étudiées dans ce livre : libertés politiques, ouvertures économiques, opportunités sociales, garantie de transparence et sécurité protectrice. Toutes ces libertés sont aussi vecteurs du développement. Les individus ne doivent pas être considérés comme les destinataires passifs de programmes de développement établis par des experts. Ils ont la capacité de le construire.

Ce livre s'attaque aux idées reçues dans ce domaine. C'est un formidable espoir pour les pays en voie de développement. La définition des libertés est précise, leur impact sur le développement bien démontré. Ce livre contient de nombreux exemples in vivo. Plusieurs grandes théories sont bien explicitées également. Il est très difficile de départager le politique de l'économique, ce livre en est la preuve.

9 novembre 2008

SARKOZY VU D'AILLEURS

DE FRANCFORT
Mr Sarkozy, en collaboration avec Mr Brown, a monté un plan de sauvetage devant l'urgence de la crise financière. A l'étranger, on est époustouflé par la façon dont est menée l'Europe sous son égide. Il s'est entendu avec le président de la Banque centrale européenne, malgré le véto préalable des Allemands, et a rallié l'Espagne, tandis que Mr Brown arrondissait les angles avec Berlin. Organiser un sommet de la zone euro était une vieille idée de campagne.

DE LONDRES
La visite de Mr Sarkozy en Syrie a fait date. Il semble que la France veuille établir une zone d'influence au proche et moyen-orient. Il y a dans un même temps une implantation des entreprises françaises dans ces régions. Il est question d'installer des centrales nucléaires civiles, des centrales à gaz, de vendre des trains, d'y développer des activités pétrolières. Une présence militaire symbolique sera de mise. Mr Sarkozy s'est empressé d'être le représentant de la France économique. Tous ces contrats pourraient doper le pays.

D'AUSTRALIE
Mr Sarkozy fait fi du conservatisme de ses prédécesseurs et instaure un anti-conformisme et un goût du risque inconnus jusqu'alors. Il exploite les idées d'où qu'elles viennent. Son parti lui appartient bien plus qu'il n'appartient à son parti. Il déclare que c'est la fin d'une certaine forme de capitalisme financier, et rassure ses concitoyens quant à leur épargne. Il aface à lui un parti socialiste désuni qui n'a pas le vent en poupe. Sa cote de popularité n'est cependant pas au beau fixe. Sa politique intérieure n'emporte pas l'adhésion, bien qu'il ait renoncé à certaines réformes déjà.

DE NEW YORK (New York Times)
Mr Sarkozy a un côté mégalomaniaque et veut circonvenir la presse. Cependant, il a bousculé les habitudes du pouvoir. Il joue les conciliateurs sur le plan international. Sa décision de réintégrer la France dans l'OTAN, en rupture avec De Gaulle, recentre son pays parmi ses partenaires. Sa politique intérieure se concentre sur le rallongement du temps de travail, la réduction du nombre de fonctionnaires, la diminution des dépenses publiques et une réforme visant à moderniser l'armée. Il a incontestablement donné le premier rôle à la France dans l'Europe.

DE NEW YORK (Newsweek)
Il y a eu un début de retraite russe en Géorgie mi-septembre. C'était le premier point d'une série d'accords pris entre les présidents français et russe (la France agissait au nom de l'Europe). Tout l'appareil diplomatique français a préparé le terrain aux négociations de Mr Sarkozy. Sa personnalité critiquée constitue un atout majeur en période de crise. Son attitude vis à vis de Poutine, qu'il a félicité pour la victoire de son parti en 2007, a facilité les choses. Il a ouvert la France sur l'Europe orientale, et s'est repositionné face aux Américains. Il a vraiment marqué des points.

9 novembre 2008

LES HACKERS

Ce terme né dans les années 70 désignait à l'origine des bidouilleurs capables d'améliorer les logiciels, et d'intervenir sur le matériel qu'ils possédaient en se substituant aux industriels. Si certains sont des pirates, beaucoup d'entre eux s'attachent à défendre la sécurité des systèmes informatiques en démontrant qu'elle peut être violée, et à défendre la vie privée.
Ils se sont professionnalisés, montent des entreprises, et certains sont recrutés par les services de renseignement américains. Ils traquent et réparent les failles de sécurité, et protègent les sytèmes des pirates.

En France, on respecte moins la vie privée qu'ailleurs en Europe. C'est paradoxal, car notre pays a été le premier à adopter une loi Informatique et libertés en 1978. Les citoyens ne vérifient pas le niveau d'accès aux données privées les concernant, et demandent un contrôle accru du contenu d'Internet. En France toujours, le club de hackers qui a été créé etait piloté par la DST, qui voulait surveiller de près les pirates éventuels.

Deux hackers se sont aperçus qu'on pouvait non seulement lire, mais aussi modifier les informations contenues sur la carte vitale. Personne ne s'en est ému et quelques mois plus tard, rien n'avait été fait pour sécuriser les informations. D'autres hackers en Europe ont révélé le manque de protection d'une carte de paiement sans contact ; là non plus rien n'a été entrepris pour y remédier. Aux Etats-Unis, l'IPHONE a été dévérouillé par 25% des utilisateurs qui voulaient changer d'opérateur. En Allemagne, les hackers ont démontré la possibilité de falsifier les empreintes que l'on utilise en biométrie. On trouve maintenant dans le commerce des brouilleurs de téléphone portable, des télécommandes qui servent uniquement à éteindre les téléviseurs partout où l'on passe, et toute une batterie de gadgets amusants. Des clubs offrent du matériel à usage strictement industriel ; cela va permettre aux hackers de passer en mode création.

Si le hacker fait peur (rappellons les films traitant de ce sujet), il est la preuve concrète que l'homme n'est pas systématiquement broyé par des technologies nouvelles dont le commun des mortels n'a pas la maîtrise et le contrôle. Ces technologies se font in vivo, et une partie des utilisateurs les perfectionne et les détourne parfois de leur fonction première à des fins malveillantes. Il est mal venu de faire la politique de l'autruche ; nous sommes engagés dans un développement exponentiel, qui accouche de services en grand nombre, de possibilité de réalisation toujours plus nombreuses, tout ceci de façon conviviale pour l'utilisateur. Les nouvelles technologies sont très vite mises en partage, dans un but commercial, et leur version gratuite est mise au service du public au grand dam des industriels. Les hackers font maintenant partie du paysage informatique, et il serait bien dommage de se priver de leur talent dans ce domaine.

9 novembre 2008

BIAFRA ET HUMANITAIRE : RETOUR EN ARRIERE

En 1967, l'un des peuples du Nigéria fait cessession. La région du Biafra déclare son indépendance. Le conflit tourne à la guerre civile. Il fera 3 millions de déportés, et amènera de nombreuses morts dues à la famine et aux maladies. La plupart des grandes nations ne reconnaissent pas le Biafra comme étant un pays, certaines aident le gouvernement officiel, tandis que les USA refusent de vendre des armes aux deux camps. La France soutient officieusement les rebelles. Il y a une raison majeure à ce conflit et à l'intervention des grandes puissances : les 4/5 du pétrole du Nigéria sont situés dans la région du Biafra.

Cette guerre civile mobilise la Croix-Rouge. Des milliers de tonnes de vivres sont acheminés. Les médias couvrent énormément les évènements, les médecins de la Croix-rouge sortent de leur réserve et s'expriment ouvertement. Ils décident d'intervenir et créent un couloir aérien pour livrer des médicaments. Ce conflit aura deux conséquences : la création d'organismes humanitaires comme Médecins sans frontières et Médecins du monde, et l'apparition du concept de droit d'ingérence repris depuis par l'ONU. C'est de cette époque que date la création d'ONG, car il y a souvent conflit d'intérêt entre les états et l'humanitaire. Les états soutiennent parfois des régimes totalitaires, pour des raisons économiques, politiques et stratégiques ; ces régimes refusent souvent les secours officiels. Le conflit du Rwanda, qui a lui aussi entraîné un génocide, est l'illustration parfaite de ce piège à double détente pour les victimes : la non-ingérence, qui garantit dans le même temps la souveraineté d'une nation et l'impunité aux régimes totalitaires.

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